BD et illustration, un contenu pas assez marketing ?

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BD et illustration occupent une part de plus en plus importante dans la consommation culturelle et sur le web. Les revues remplacent les photos par des illustrations stylées, le cinéma part chercher son inspiration du côté de la BD (de superhéros, mais pas que…) et la meilleure vente de livre revient généralement à un album du 9e art…

Mais alors, pourquoi la BD et l’illustration ne percent-elles pas dans les contenus web marketing des grandes marques ? Petit tour d’horizon pour savoir si le meilleur est à venir, ou si cette rencontre du 9e type n’aura finalement pas lieu !

BD et web : je t’aime moi non plus !

La bande dessinée et le web, c’est pourtant une histoire d’amour qui a très bien commencé. Bien avant que la vidéo ne devienne toute puissante, la BD a même joué le rôle de précurseur en changeant de support comme on change de cases.

Les auteurs qui ne trouvaient pas de place dans l’univers papier, ou ceux qui s’y trouvaient trop à l’étroit, ont ainsi rapidement découvert les charmes du Fotolog (vous vous en souvenez ?), du blog, de Tumblr et enfin, des réseaux sociaux.

La BD s’est ainsi fendue de jolis succès sur le web nés simplement de la qualité du travail de l’auteur. Les blogs de Boulet, de Pénélope Bagieu, de Mélaka ou de Lewis Trondheim montrent à quel point la BD est un contenu qui peut attirer l’internaute.

Pourtant… pourtant, dans l’univers du content marketing la BD et même l’illustration ne semblent pas trouver leur place. Pourquoi ?

BD web blog Lewis Trondheim

© Lewis Trondheim

Les erreurs (trop) fréquentes d’un contenu BD

Essayons de lister les erreurs qui peuvent être à l’origine du peu d’intérêt que le content marketing semble porter à la BD et à l’illustration.

  1. La BD est un contenu créatif

Oui, la BD a besoin de libertés pour s’exprimer. En ce sens, elle se démarque de nombreux autres contenus (textes, infographies, ou même vidéos) qui s’adaptent assez bien à des briefs contraignants.

La bande dessinée aussi peut se soumettre à des demandes strictes qui en délimitent le périmètre… mais elle y perd son âme ! L’expérience prouve que l’internaute ne s’intéresse pas à une BD dont le style ressemble à un manuel scolaire. Trop lisse, trop parfaite, elle perd tout l’attrait de ces BD qui montrent une patte personnelle graphique et narrative.

Convertie en contenu trop maîtrisé, la BD devient impersonnelle et n’intéresse plus le public qu’elle devrait toucher

  1. Le dessinateur n’est pas un magicien

Il s’agit cette fois d’une erreur dans le processus de sélection du dessinateur et/ou dans le process de travail. Lorsqu’on voit le dessinateur sortir un univers futuriste, une ville entière ou un personnage d’héroïc fantasy de la pointe de son crayon, on aurait tendance à croire qu’il peut tout faire ! Le risque est alors de lui demander de s’adapter à un style graphique qui ne lui convient pas. La déception est souvent grande au final, lorsque le résultat n’est pas à la hauteur des attentes du client, car le dessinateur a été utilisé à contremploi.

Il faut donc impérativement sélectionner le dessinateur en fonction du style recherché… c’est la garantie d’un résultat graphique optimal et donc séduisant pour l’internaute.

  1. La BD est un art séquentiel… pas animé !

« Dans cette case, le héros court dans la rue, ouvre une porte et tire sur ses poursuivants »… vous vous êtes trompé de support !

Si vous pensez le scénario sous forme de film alors qu’il faut l’écrire sous forme de séquences, le dessinateur ne pourra pas répondre à vos attentes.

Tout ne peut donc pas entrer en une seule page de bande dessinée ou en une seule illustration. La bande dessinée a besoin de temps et de place pour s’exprimer, mais le résultat en vaut la chandelle ! Une BD qui prend son temps touche profondément ses lecteurs… qui n’hésitent alors pas à la partager amplement sur les réseaux sociaux.

Futur BD web marketing

©Boulet

Quel futur pour la BD comme contenu marketing ?

La BD et l’illustration n’ont peut-être pas dit leur dernier mot dans l’univers du content marketing. Alors que la plupart des marques cherchent des contenus différenciants, et que la prédominance du texte semble remise en question, la BD et l’illustration ont une belle carte à jouer.

De nouveaux outils peuvent s’adapter et se combiner avec la bande dessinée et l’illustration afin d’en optimiser le SEO ou d’y inclure des liens. L’illustration peut ainsi s’enrichir d’une superposition avant/après interactive, la BD voit les liens Thinglink s’inclure très naturellement ou adopte des cases en Gif pour devenir encore plus innovante.

La BD et l’illustration n’attendent plus que leur première campagne à succès pour démontrer tout leur potentiel. Pour cela, il faut respecter et profiter de leur part de liberté et en comprendre les mécanismes de création. Chez Soyuz, on est prêts à vous y aider : ça commence ici !

 Article publié par Thomas Dassange, consultant Editorial chez Soyuz.
Thomas Dassange
Chef de projet Éditorial chez Soyuz
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