Difficile d’y échapper… l’infographie est partout ! LE format à la mode depuis le début des années 2010 n’en finit plus de se répandre sur la toile. Ce qui commence d’ailleurs à en agacer certains qui n’hésitent plus à prédire son déclin inéluctable.
De fait, on a peut-être trop parlé des avantages de ce format visuel, oubliant de rappeler ses faiblesses, elles aussi bien réelles. Pour éviter de tomber dans le has been, une seule solution : miser sur la qualité !
L’infographie : une mode devenue pratique courante… qui commence à agacer !
L’infographie a tout pour plaire : outil de synthèse par excellence, elle permet de transmettre idées et concepts en quelques images et de manière limpide.
Ces qualités expliquent la grande popularité de ce format chez les éditeurs. Tous les sujets sont aujourd’hui traités en infographie : les consignes de sécurité pour préparer un barbecue, la nullité des Français pour parler anglais ou encore la composition des excréments humains… Sans parler des très nombreuses infographies sur les infographies (des infographies au carré quoi).
Illustration : Infographie Know your poop
Résultat : au bord de l’écœurement, un mouvement contestataire commence à donner de la voix, remettant en cause le recours systématique à ce format. Des blogueurs, des professionnels de la com digitale ou des citoyens lambda dénoncent désormais les dégâts provoqués par l’abus d’infographie. D’autres vont jusqu’à exprimer un rejet total ou annoncent carrément la mort de ce format. Et des infographies parodiques voient le jour pour critiquer les infographies « sérieuses ».
Un format visuel dont les faiblesses sont trop souvent ignorées
Alors, l’infographie a-t-elle atteint le seuil critique de non-retour ? Une chose est sûre : comme tous les formats, elle présente des forces, mais aussi des faiblesses :
– Souvent hébergée sur une page indépendante, elle ne génère pas forcément de trafic pour un site et ne s’inscrit pas toujours de manière harmonieuse dans le parcours de navigation. Il faut toujours accompagner l’infographie en diffusant, relayant, likant… pour exploiter sa viralité et créer de l’engagement
– Il s’agit d’un format complexe, qui demande un travail éditorial et graphique conséquent, ainsi qu’une vraie capacité de scénarisation. Une bonne infographie demande du temps, et des moyens… Si vous avez besoin de produire des contenus plus chauds, moins coûteux et sans recourir systématiquement à un graphiste… passez votre chemin !
– L’infographie est loin d’être aussi efficace que le texte pour le SEO… Toutefois il existe quelques astuces pour qu’elle puisse être bien référencée.
– Il s’agit souvent d’un contenu statique, qui offre peu d’interactivité avec l’audience (contrairement à des formats plus vivants comme le webdoc, le jeu vidéo, la vidéo interactive…)
– L’infographie incite parfois ses auteurs à négliger le fond : chiffres périmés, archiconnus et redondants, sources douteuses, argumentation bancale… elle peut servir d’alibi à des démonstrations faibles ou sans intérêt
– Le « tout en une image » reste un mythe, et il est très difficile de tout expliquer avec une succession de visuels, même bien conçus : on ne compte plus les infographies à rallonge qui, au lieu d’éclaircir les idées, compliquent les choses à grands coups de graphiques et de diagrammes obscurs…
Illustration : Why every SEO strategy needs infographics
La voie de la sagesse pour des infographies durables
Omniprésente et pas toujours efficace, l’infographie risque de perdre un peu de sa superbe au cours des prochaines années… Mais pas question de renoncer à ses atouts ! Elle restera sûrement un outil de référence, à condition de la prendre pour ce qu’elle est : un format parmi d’autres.
Il y a fort à parier que les éditeurs devront l’utiliser de manière plus apaisée. Le secret pour produire des infographies durables : moins de quantité, et plus de qualité ! Avec en ligne de mire 3 exigences :
1) Évaluer finement l’opportunité d’utiliser ce format : toutes les informations ne doivent pas forcément être transmises en images. Certaines données se prêtent en revanche très bien à la réalisation d’une infographie : les infos de type pratique à mettre en forme façon tutoriel, le bilan chiffré d’une politique de responsabilité sociale, la présentation corporate d’un groupe et de ses activités…
2) Utiliser des informations fraîches et exclusives : la valeur ajoutée réside d’abord dans la qualité des chiffres, statistiques, synthèses, graphiques, affirmations (sourcées !)… La forme et le graphisme viennent ensuite. Les données d’une infographie doivent être irréprochables, sérieuses et si possible « faites maison ».
3) Une présentation originale : pour exister parmi les centaines d’infographies publiées chaque jour sur la toile, il faut innover. Mieux vaut donc proposer des créations originales et éviter le recours aux logiciels gratuits. Autre idée : dépasser la simple infographie statique et offrir de l’interactivité, comme dans cet exemple. La tonalité éditoriale doit aussi surprendre : en attaquant son sujet avec un angle décalé ou inédit… on sort du lot !
Illustration : web graphics Your daily dose of water
4) Si vous souhaitez produire des infographies pertinentes et durables, n’hésitez pas à contacter Soyuz !
Article publié par Guillaume Gigant, consultant Editorial chez Soyuz.